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  • Les élèves de terminale HGGSP

Rwanda : Perpétuer la mémoire des victimes

Le mardi 7 novembre 2023, Rodrigue Iradukunda, un jeune rescapé du génocide des Tutsi au Rwanda, est venu témoigner devant les classes de terminale spécialité HGGSP du lycée Beaupré.

 

Lors de cette intervention, Rodrigue était accompagné de Chloé Creoff, membre de la Ligue de l’enseignement, spécialisée dans le témoignage pour faire vivre la mémoire du génocide perpétré contre les Tutsi. Elle fait également partie de l’association Ibuka France avec Rodrigue dont les objectifs sont de perpétuer la mémoire des victimes du génocide des Tutsi au Rwanda et de sensibiliser les jeunes afin qu'une telle tragédie ne se reproduise plus. Rodrigue et Chloé témoignent dans des classes partout en France depuis 2020.

Rodrigue Iradukunda, rescapé du génocide des Tutsi de 1994, membre d'Ibuka France, il va à la rencontre d'élèves pour raconter son vécu


Chloé Creoff, membre de la Ligue de l’enseignement et Ibuka France, elle œuvre pour la transmission de la mémoire Tutsi


Après le génocide, les rescapés parlent peu car les mémoires sont restées douloureuses. Rodrigue a donc dû retracer son histoire par lui-même en faisant ses propres recherches notamment auprès de sa tante.

Si Rodrigue est venu témoigner devant nous, c’est pour sensibiliser les jeunes sur la violence et les conséquences d'un tel génocide. Même fini, celui-ci laisse une partie des survivants traumatisée à vie.

Dans cette intervention forte en émotion, Rodrigue, âgé de 31 ans, nous raconte son vécu face aux événements du génocide. Rodrigue avait seulement 2 ans lorsque le génocide a débuté, son âge au moment des faits est à l’origine d’une profonde frustration marquée par le fait qu’il n’était pas en capacité de décrire ce qu’il a vécu.


Son histoire

Il vivait dans le Sud du pays à Butare. Là-bas, les tueries furent retardées par le préfet mais elles étaient inévitables. C'est alors que le 26 avril 1994, cinq hommes assassinent plusieurs membres de sa famille dont sa mère.

Rodrigue et d’autres enfants furent donc accueillis chez un voisin riche qui les a protégés et qui les a ensuite livrés à la Croix Rouge pour fuir le pays. Ces enfants, d’ailleurs très chanceux, sont les seuls à avoir pu passer la frontière.


Sa vie hors du Rwanda

Ces enfants ont été emmenés dans un camp où les conditions de vie étaient déplorables dans l'attente d’être recueillis. Evénement qui est arrivé quelques semaines plus tard dans une famille d'adoption du pays. Malgré la fin du génocide, sa famille d'accueil ne voulait pas le rendre à sa famille originelle. Plus tard, il finira enfin par rentrer au Rwanda retrouver une vie normale auprès de sa famille.


Son arrivée en France et le début du travail de mémoire

Une fois arrivé en France en 2013, des groupes de parole ont été mis en place dans les collèges et lycées. C’est durant ces réunions que Rodrigue a pu partager son vécu avec les autres pour la première fois. Car même s'il est fini, le génocide laisse une partie des survivants traumatisés à vie. Ils culpabilisent d’être en vie et se demandent pourquoi eux. Pour eux, la vie est une lutte constante. On commence à voir l'émergence de la mémoire rwandaise notamment avec l'apparition des commémorations.


La situation du Rwanda aujourd'hui

La population rwandaise est blessée mais personne ne le montre. Tous conscients des événements passés, la population est meurtrie à vie. Aujourd'hui, les Rwandais reprochent l'inaction des Occidentaux et le manque de dédommagement de la part de l'État. Il y a peu de tensions entre les Hutus et Tutsi. La jeune génération fait exception car aucun d'entre eux ne ressent vraiment une envie de vengeance. Il n'y a plus de procès au Rwanda, même si des procès continuent dans d'autres pays comme la France.

Le média lycéen de Beaupré et d'ailleurs

Amalthée

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